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Les ports européens face à la pluralité des mémoires de la traite des Noirs et de l’esclavage

par Delphine Levee - publié le

Colloque international
Salle de réunion du PRSH
12 et 13 mai 2016
Organisateurs : Eric Saunier (MCF IDEES LH) et Bernard Mischon (Université de Nantes)

La question des liens entre histoire et mémoire se pose immanquablement aux chercheurs qui abordent les thèmes de la traite des Noirs et de l’esclavage puisque, comme le disait le philosophe italien Benedetto Croce : « toute histoire est contemporaine ». Ainsi, c’est avec des questionnements présents que les historiens interrogent le passé. Les travaux de l’historien Pierre Nora sur les Lieux de mémoire, publiés en trois tomes entre 1984 et 1992, ont permis d’approfondir considérablement nos connaissances dans ce domaine, même si, comme l’a fort justement remarqué Myriam COTTIAS, aucun article n’est consacré au domaine colonial, ni à l’abolition de l’esclavage.
La mémoire ou plutôt les mémoires constituent un champ de recherche pluridisciplinaire. Au-delà des historiens, des géographes, sociologues, anthropologues, chercheurs en science politique s’intéressent à la manière dont les ports européens font face à leur passé négrier. En France, la loi TAUBIRA, adoptée en 2001, fait de la traite et de l’esclavage des crimes contre l’Humanité. La même année, la conférence de Durban, organisée par l’ONU, a mis la question de l’esclavage et de ses héritages au cœur des débats. 2004 a ensuite été proclamée par l’assemblée générale des Nations Unies année internationale de « commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ». Ces initiatives ont contribué à faire sortir de l’ombre, voire de l’oubli complet, le passé négrier de ports atlantiques, engagés dans ce commerce d’êtres humains. Des associations citoyennes ont été fondées dans de nombreux lieux, suscitant ou accompagnant des décisions politiques comme la construction d’un musée international de l’esclavage à Liverpool et l’érection d’un mémorial de l’abolition à Nantes, inaugurés respectivement en 2007 et 2012. En 2006, l’instauration par Jacques Chirac d’une journée annuelle dédiée à la commémoration de l’abolition de l’esclavage, a permis de multiplier les projets à l’échelle française. Parmi eux, il est possible de citer, sans prétendre à l’exhaustivité, des manifestations scientifiques, comme au Havre avec une série de colloques universitaires organisés entre 2008 et 2013, des expositions grand public, comme à La Rochelle avec la mise en ligne d’une exposition virtuelle sur la traite négrière en 2013, des approches muséales profondément renouvelées, comme à Bordeaux avec l’ouverture des nouvelles salles du musée de l’Aquitaine en 2009.
Ces journées d’études souhaitent dresser un état des lieux des réalisations faites depuis une dizaine d’années (mémoriaux, musées, statues, noms de rue…) et mener une réflexion comparative à l’échelle européenne sur les politiques mémorielles entreprises aux échelles nationale et locale (leurs évolutions sont évidemment à prendre en considération). L’attention devra également porter sur les différents mouvements citoyens mis en place, avec le risque de multiplication des mémoires.